L.M.A : Qui êtes-vous, Monsieur Ludovic Bousquet- Carton?
L.B.C : Je suis avant tout musicien avec pas mal d'aventures de groupes ou en solo. En parallèle et pour garder mon autonomie artistique, j'ai choisi vers 25 ans de travailler de l'autre côté de la scène. J'ai commencé par faire de la production artistique aux Trans Musicales ( c'est à dire beaucoup d'organisation et de logistique autour des concerts) il y a plus de 15 ans, j'ai fait un peu de régie génerale de tournée avec quelques artistes, puis j'ai monté un label de musiques electroniques pendant 10 ans, j'ai été DJ et j'ai toujours programmé et organisé des concerts dans de petits clubs mais aussi des grandes salles type zeniths . Aujourd'hui, je fais toujours de la production, de la programmation et je joue dans 2 projets musicaux, Expø et Terre-Neuve.
L.M.A : Les Trans Musicales arrivent à grand pas (du 30 novembre au 04 décembre prochains à Rennes). Tu te sens comment? Un peu de pression ou l'expérience t'a rendu aujourd'hui plus serein à l'approche des grosses échéances?
L.B.C : Plutôt pas mal. Ca va être une grosse édition avec presque 100 artistes du monde entier qu'on va accueillir cette année, une salle supplémentaire à gérer, mais l'avantage d'avoir une longue expérience, c'est qu'on a à peu-près vécu tous les types de problèmes et le stress qui va avec, donc il y a toujours de l'adrénaline, mais pas vraiment de pression, ou alors une pression positive, qui va avancer et anticiper les éventuels aléas auxquels on peut être confronté.
L.M.A : Tête de pont des festivals internationaux dits « défricheurs », où des artistes aujourd'hui légendaires y ont été révélés au public hexagonal (Björk, Lenny Kravitz, Nirvana, Daft Punk, La Mano Negra, Noir Désir,Justice, Stromae, M.I.A et la liste est encore longue…), peux-tu nous citer quelques projets à ne pas manquer aux Trans' cette année?
L.B.C : C'est toujours compliqué de prévoir ce qui va se passer et encore plus d'établir une hiérarchie. Aux Trans, il n'y a pas de têtes d'affiches, des artistes dans des styles différents, donc ça dépend du feeling de chacun, mais on sait qu'il y a déjà des artistes qui ont déjà pointé le bout de leur nez au niveau médiatique et qui vont faire parler d'eux rapidement, je pense à Møme, Fishbach ou Columbine par exemple.
L.M.A : La régie d'un événement comme celui-la doit être un sacré challenge. Quelques chiffres sur les Trans' ?
L.B.C : Les TRANS c'est 5 jours, 25 lieux dont 17 avec des concerts, près de 100 artistes, 25 rencontres et débats. Plus de 60000 personnes parmi lesquels plus de 2000 professionnels viennent voir des artistes inconnus qui viennent de 30 pays différents. C'est une de nos grandes fiertés à une époque qu'on dit moins curieuse ! Pour faire tourner une telle machine, il faut l'énergie et la passion d' environ 500 personnes , salariés et bénévoles confondus.
L.M.A : La thématique de notre rendez-vous d'info est très large…En quelques mots, comment compte-tu articuler ce temps de rencontre face à des organisateurs occasionnels, des programmateurs, mais aussi des musiciens?
L.B.C : Pour moi qu'on soit amateur, ou professionnel, organisateur de concerts ou festival, les règles et les méthodologies pour que ça fonctionne sont les mêmes. Il faut les connaître et ensuite les adapter à ses besoins, ses ambitions, ses projets. Dans un premier temps, je pense donc évoquer d'une manière génerale, l'environnement et le contexte de programmation et d'organisation d'un concert ou d'un festival, évoquer mon experience, et laisser ensuite une large part à l'échange pour adapter les réponses aux attentes des participants.
Ludovic -Bousquet-Carton, en résidence à Pôle Sud, début septembre, avec son projet solo Terre-Neuve
L.M.A : Tu es déjà venu à Pôle Sud, avec la casquette du musicien cette fois-ci, en résidence avec ton projet « Terre-Neuve ». Que t'inspire ce lieu si tu devais organiser un événement, ici à Tyrosse?
L.B.C : La configuration de l'auditorium me fait tout de suite penser à du ciné-concert, ou en tout cas à des croisements disciplinaires dans ce genre là. On pourrait aussi imaginer des conférences-concerts. Par exemple une conférence sur le Hip Hop retraçant l'histoire et les principaux courants du genre, avec des videos et ensuite un groupe HIP HOP pour illustrer le propos… pareil pour le Folk, les musiques electroniques, la world music… D'une manière génerale, la culture est aujourd'hui accessible à tout le monde sur le papier, mais beaucoup de gens pensent que certains lieux, certaines esthétiques artistiques ne sont pas faites pour eux, les artistes eux-même ne partagent pas tant que ça leurs compétences et leur talent. Dans une région comme les Landes ou la fête et le partage ont beaucoup de sens, et avec un lieu comme Pôle Sud, je partirai donc sur un concept de festival croisant des esthétiques et des disciplines différentes en essayant de les rendre accessibles à tous, en étant artistiquement exigeant sans être elitistes.
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